Health Valley
Texte: Antoine Bal
Photo: Extrait de la carte Dufour, la première carte officielle couvrant toute la Suisse. Elle a été publiée entre 1845 et 1865.

Thérapie connectée

La start-up lausannoise Mindmaze est pionnière dans l’utilisation thérapeutique de la réalité virtuelle pour les patients en réhabilitation neurologique.

Se soigner en jouant: des patients munis de capteurs dans leur lit d’hôpital répètent des mouvements face à leur avatar sur un écran grâce à la technologie développée par Mindmaze. Lancée en 2012 par l’entrepreneur Tej Tadi, titulaire d’un PhD en neurosciences à l’EPFL, la société est pionnière dans la thérapie par la réalité virtuelle pour les patients en rééducation neurologique. Comptant une centaine de collaborateurs, Mindmaze est devenue, en 2016, la première «licorne» suisse – les start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars.

La technologie fonctionne comme un «coach» intelligent du mouvement. À la suite d’un AVC, la récupération des facultés motrices se joue surtout au moment où la plasticité cérébrale est la plus forte, soit dès la reprise possible d’activités simples. L’avatar du patient projeté sur un écran (qui peut être visualisé avec ou sans casque immersif) fonctionne comme un miroir pour guider les mouvements. Si la durée de cette thérapie est très variable, «on sait qu’il faut répéter au moins 1’000 fois le même mouvement pour activer les mécanismes de neuroplasticité», explique Andrea Serino, chef du groupe de neurosciences chez Mindmaze.

À l’heure actuelle, la technologie de Mindmaze est utilisée par plus de 1’300 patients dans huit pays, dont les États-Unis et l’Inde. Dans un avenir proche, l’entreprise veut étendre son champ d’action à d’autres maladies telles que Parkinson ou la sclérose en plaques. Elle souhaite également implémenter de nouvelles fonctionnalités pour la téléréhabilitation, connectant ainsi les thérapeutes aux machines pour suivre leurs patients à distance. Autre défi: coupler des systèmes de neurostimulation avec des systèmes robotiques dans des cas de motricité très limitée. De nombreuses acquisitions récentes de start-up suisses et internationales dans le domaine de la medtech, comme Gait Up, témoignent de la volonté d’étendre la technologie à d’autres types de traitements.



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