3 questions

David Vernez

Son laboratoire est le seul en Suisse à tester des produits dangereux sur des échantillons de peau humaine viable.

1. Quels sont les enjeux de vos recherches?

Nos études portent sur des produits utilisés sur les lieux de travail et qui pourraient être dangereux pour la santé des employés. Elles permettent d’orienter la prévention et de faciliter la mise en place de réglementations. Les connaissances sur le passage des substances chimiques à travers la peau sont encore très lacunaires, notamment du fait de leur grande diversité.

2. Pourquoi est-il essentiel de faire des tests sur de la peau humaine viable?

La peau du porc présente des similitudes avec celle de l’homme, mais sa surface et sa pilosité sont différentes. Les résultats sont moins représentatifs. De même, avec de la peau humaine congelée, nous raterions certains effets. La collaboration d’un service de chirurgie plastique et reconstructive et d’un service de dermatologie, qui nous fournissent les échantillons, nous permet de réaliser des essais avec de la peau viable. Ainsi, les résultats de notre étude sur les phtalates, des plastifiants qui se trouvent notamment dans les gants en vinyle, montrent que le passage de la barrière cutanée existe, contrairement à ce qu’avancent les modèles théoriques.

3. Quels sont les métiers les plus concernés?

Le risque d’absorption à travers la peau concerne les métiers dans lesquels les substances chimiques sont utilisées en grandes quantités: industrie chimique, construction ou agriculture. S’agissant des effets locaux, par exemple, les irritations concernent les nettoyeurs professionnels ou les coiffeurs en contact avec divers produits.



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David Vernez est directeur ad interim de l’Institut universitaire romand de santé au travail