Chloé Buchmann Sanroma a décidé de se remettre au sport: pendant 25 ans, elle ne s’était autorisée qu’un peu de danse, pensant ainsi épargner son dos, atteint d’une scoliose depuis l’adolescence.
Cette interview fait partie de notre dossier sur le dos
Le quotidien de Chloé Buchmann Sanroma a drastiquement changé ces derniers temps: «Je me suis mise à la course à pied, au fitness et j’ai même repris le ski, raconte cette mère de famille de presque 40 ans. Jamais je n’aurais pensé pouvoir en faire autant.»
A l’adolescence, les médecins sont formels: la jeune femme, atteinte d’une scoliose (malformation de la colonne vertébrale), doit éviter toute activité physique intense. «J’ai porté un corset pendant deux ans, ce qui a permis à ma scoliose de ne pas s’aggraver, se souvient elle. Malgré tout, seule la natation m’était recommandée... Tout au long de mes études secondaires supérieures, un certficat médical m’interdisait d’assister au cours de gym avec mes camarades.» Pendant plus d’une vingtaine d’années, la jeune femme vit ainsi, accordant une place importante à son mal de dos dans son quotidien. «J’ai pris cela comme une fatalité avec laquelle je devais vivre. Il n’y a pas un jour où je ne me répétais pas que j’avais mal au dos. Comme une sorte de routine, que j’avais inscrite dans mon esprit.»
Chloé Buchmann Sanroma tente plusieurs méthodes pour soulager sa lombalgie chronique. «J’ai suivi les conseils d’un grand nombre d’écoles du dos, multiplié les exercices de physiothérapie, entraîné les bonnes postures d’ergothérapie et enchaîné les séances d’ostéopathie. Je n’ai jamais arrêté de consulter mon médecin orthopédiste, qui me prescrivait chaque année des anti-inflammatoires. Rien n’a vraiment changé.»
Jusqu’en 2013. «J’en avais marre! Je ne me voyais pas vivre avec cette douleur toute ma vie! J’ai dit à mon nouveau médecin que je souhaitais être opérée. C’est à ce moment là que j’ai découvert un tout nouveau discours, qui remettait en question les certitudes avec lesquelles j’avais vécu pendant des années: je devais réactiver mes muscles, arrêter d’épargner mon dos et ne plus craindre d’avoir mal.»
C’est ainsi qu’en 2015, elle suit trois semaines de rééducation au sein de l’Unité de réhabilitation du rachis au CHUV. «La prise en charge est très intense, explique Chloé Buchmann Sanroma. A hauteur de 35 heures hebdomadaires, j’ai fait du renforcement, de l’aqua gym, du cardiovasculaire et de la musculation à un rythme soutenu! Ce fut une révélation, un véritable électrochoc: j’étais absolument capable de faire tout cela!» Sa douleur a t elle totalement disparu? «Je l’appréhende de manière complètement différente, explique t elle. Aujourd’hui dès que je souffre, j’enfile ma tenue de sport et je vais courir! Cela chauffe mes muscles, et je ressens moins d’inconfort. Je suis extrêmement motivée à poursuivre ces efforts et ravie d’avoir finalement réussi à faire la paix avec mon dos.» ⁄