Dossier
Texte: Émilie Mathys
Photo: Jeanne Martel

« Malgré les conditions difficiles, nous essayons de voir le positif »

Arrivée en Suisse le 16 avril dernier d’Ukraine avec ses parents, Maryna Melnyk réside désormais dans le canton de Vaud. Malgré les difficultés rencontrées, elle tient à exprimer sa reconnaissance pour l’accueil mis en place par la Suisse à destination des réfugié·e·s d’Ukraine.

« Ce matin encore, j’ai appris que des bombes avaient été lâchées sur ma ville d’origine », murmure Maryna Melnyk, l’émotion la forçant à interrompre son récit quelques instants. Arrivée au centre d’asile de Boudry en avril dernier, puis passée par la structure d’hébergement temporaire de Beaulieu, l’Ukrainienne est hébergée avec ses parents depuis quatre mois (on leur avait dit deux semaines) par l’Établissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM).

« Nous avons eu de la chance de pouvoir rejoindre la Suisse, mais cela a généré beaucoup de stress, notamment pour ma mère de 70 ans qui se déplace en chaise roulante. Cette situation complique beaucoup de choses, notamment pour les rendez-vous médicaux auxquels il faut se rendre. Mais nous avons été bien accueillis. Dès notre arrivée, nous avons eu un rendez-vous avec des infirmières, puis des psychologues qui nous ont posé des questions sur notre état psychique. Nous avons par la suite été redirigées vers un médecin russophone pour un contrôle individuel. »

La quadragénaire, qui travaillait comme cheffe de triage de documents civils, relève quelques différences compréhensibles entre les systèmes suisse et ukrainien : « Les pharmacies en Ukraine proposent un vaste choix de médicaments en libre accès, notamment les antibiotiques. Ici, même s’ils sont gratuits pour nous, c’est difficile de s’en procurer sans ordonnance. On doit s’habituer à ce nouveau système, c’est parfois compliqué car on a très peu de renseignements mais on arrive à s’informer par le bouche à oreille. »

« Même si les conditions de vie sont parfois difficiles dans un foyer qui accueille beaucoup de monde, et que les journées peuvent être longues, nous essayons de voir le positif. Nous arrivons désormais à dormir. Les débuts étaient angoissants car des avions de ligne survolent fréquemment le foyer, ce qui nous rappelait de mauvais souvenirs. Je suis très reconnaissante de l’accueil de la population suisse envers les Ukrainiens, de savoir que je peux toujours trouver de l’aide, ou recevoir des soins. Mais pour l’heure, la seule chose à laquelle nous rêvons, c’est de retrouver notre maison, et aujourd’hui, ce n’est pas possible. »



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