Tandem
Texte: William Türler
Photo: Éric Déroze

Tandem Pascal Steullet-Philipp Baumann

Le psychiatre Philipp Baumann (à droite) et le neurobiologiste Pascal Steullet (à gauche) mènent conjointement des recherches sur les anomalies cérébrales de la schizophrénie.

La psychiatrie est une branche complexe, où il est devenu incontournable de créer des collaborations entre cliniciens et neurobiologistes. Philipp Baumann, clinicien-chercheur et médecin-psychiatre, travaille de concert avec Pascal Steullet, neurobiologiste et responsable de recherche, dans le cadre du programme de recherche mis en place entre le Service de psychiatrie générale (PGE) et le Centre de neurosciences psychiatriques du CHUV.

«Nous collaborons sur un projet interdisciplinaire qui vise à mieux comprendre le rôle du thalamus (une structure anatomique du cerveau, ndlr) dans la schizophrénie», souligne Philipp Baumann.

«Notre approche est une étroite collaboration entre les recherches fondamentales et cliniques: des anomalies observées chez les patients peuvent être reproduites chez des modèles de souris, afin d’y étudier les mécanismes pathologiques, mais les recherches sur les modèles animaux peuvent aussi orienter nos hypothèses à tester chez les patients.»

Des résultats récents de Pascal Steullet et de ses collaborateurs indiquent qu’une région-clé du thalamus (le noyau réticulaire) est très vulnérable au stress oxydatif (soit l’agression des cellules par des molécules oxydantes) et pourrait être affectée chez les patients souffrant de schizophrénie. Le but consiste donc à identifier, par imagerie, de possibles anomalies du thalamus chez une cohorte de jeunes patients développant un trouble psychotique.

«À terme, cette recherche permettra de révéler des anomalies qui pourraient être utilisées pour identifier les différentes phases de la maladie et prédire son évolution», indique le neurobiologiste Pascal Steullet.

Philipp Baumann, qui est également responsable du programme TIPP (Traitement et intervention dans la phase précoce des troubles psychotiques), travaille dans la prise en charge des jeunes patients avec un trouble psychotique. «Mon rôle est d’amener une expertise clinique au projet et d’identifier des questions cruciales pour l’amélioration des traitements et de la prise en charge des patients. Je coordonne également la partie neuro-imagerie, en collaboration avec le laboratoire d’analyse d’images médicales (MIAL) au CHUV, pour étudier avec une haute résolution le thalamus chez les jeunes patients présentant un premier épisode psychotique.»

De son côté, Pascal Steullet apporte plus particulièrement ses compétences de neurobiologiste en soutien aux recherches cliniques. «Nous allons également poursuivre nos recherches afin d’approfondir nos connaissances sur les anomalies induites au niveau du thalamus par un stress oxydatif et sur les mécanismes moléculaires impliqués. Les résultats de cette recherche permettront d’affiner et de diriger les investigations vers les patients.» /



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