Portrait
Texte: RACHEL PERRET
Photo: LAURIANNE AEBY

Karine Tissot

Elle conduisait des trams et donnait des cours de natation pour financer ses études en histoire de l’art. Après avoir dirigé pendant huit ans le Centre d’art contemporain d’Yverdon-les-Bains, Karine Tissot pilotera les activités culturelles du CHUV.

1974–1986

Décollage dans le canton de Vaud

Les parents de Karine Tissot se rencontrent à l’aérodrome de la Blécherette : elle est hôtesse de l’air chez Swissair ; lui, ingénieur mécanique, rêvait de devenir pilote professionnel. La sœur de Karine fait de la danse son métier, tandis que son frère, docteur en microélectronique, fonde une start-up à succès. Pas de prémices artistiques ou culturelles, dans cette enfance qui se déroule à Morges, mais le souvenir marquant, à 6 ans, de manquer de se noyer à la piscine.

1987–1991

Un tournant, à Lugano

À 13 ans, elle est invitée par une amie à passer quelques jours à Lugano.
Les filles visitent un musée qui abrite alors la collection d’art ancien, moderne et contemporain de la famille Thyssen-Bornemisza. Une révélation. Elle décide alors de faire le collège artistique à Genève. Entre-temps,
Karine a aussi appris à nager : tellement bien qu’elle devient monitrice.

1992–2005

Entre les lignes

Elle étudie l’histoire de l’art à l’Université de Genève, ainsi que le russe.
C’est autour de ses tables de caractères cyrilliques et au cours de voyages en ex-URSS qu’elle se lie à une étudiante, dont, bien plus tard, elle épousera le frère. Pour financer ses études et un diplôme supérieur en muséologie, elle donne des cours de natation et conduit des trams. Passeuse, elle n’aura de cesse de traduire l’art pour permettre à tout un chacun de l’apprécier.
Elle décroche son premier emploi au Musée d’art et d’histoire de Genève.

2006–2011

Transmissions

Au Musée d’art moderne et contemporain de Genève, le Mamco, Karine monte le Bureau des transmissions, dont le rôle est de rendre l’art accessible à tous les publics, adultes comme enfants. En 2010 sort de presse un livre sur lequel elle travaille depuis longtemps, une somme qui retrace 600 ans d’histoire de l’art à Genève. Le canton lui propose alors d’accompagner, à travers une sélection d’œuvres, la construction d’une nouvelle ligne de tram. Un mandat qu’elle mettra entre parenthèses à la naissance de sa fille, Apolline.

2012–2020

Une escale à Londres, destination CHUV

Yverdon met au concours un espace de l’Hôtel de Ville pour un projet culturel. Le Centre d’art contemporain (CACY) imaginé par Karine est retenu.
En 2018, elle s’accorde, grâce à une bourse, un congé sabbatique de quelques mois à Londres. Il se révélera actif puisqu’elle y conçoit la programmation suisse d’Art Paris. Alors qu’elle monte ses dernières expositions à Yverdon (« Libres » et « Inside »), une nouvelle porte s’ouvre, à l’hôpital.
En juin, elle succédera à Caroline de Watteville au poste de chargée des activités culturelles du CHUV. /



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