Innovation
Texte: Rachel Perret
Photo: Pierre-Antoine Dubois / SAM

Le nouveau régime qui affame les tumeurs du foie

La méthode de traitement développée par le CHUV et l'Uni de Genève reçoit récompense sur récompense. Les essais cliniques démarreront en 2016, mais un contrat de licence a déjà été conclu avec une firme britannique, qui produira le nouveau médicament.

En savoir plus:

Site web du PACTT: http://www.pactt.ch
Site web du Service de radiodiagnostic et de radiologie interventionnelle du CHUV: http://www.chuv.ch/rad/rad_home.htm

Si on devait procéder au ranking morbide des cancers, celui du foie serait bien placé : au sixième rang en terme de fréquence, il grimpe au troisième échelon sur l’échelle de la mortalité. Le nouveau concept thérapeutique développé en partenariat par la Faculté de pharmacie de l’Université de Genève et le Service de radiologie interventionnelle du CHUV, touche donc un nombre potentiellement très important de patients.

L’idée, simple, est d’affamer les tumeurs du foie. Ce régime forcé est négocié sur deux fronts : d’un côté des billes d’embolisation stoppent l’irrigation des cellules malades en bouchant les artères capillaires du foie, de l’autre elles relarguent localement un produit anti-angiogénique qui empêche la fabrication de nouveaux vaisseaux sanguins. Un traitement à la fois plus ciblé et plus efficace que les chimiothérapies actuelles. « Tous les tests précliniques de toxicité et d’efficacité ont été passés avec succès. Nous entrons maintenant dans la phase clinique », précise le Prof. Alban Denys, chef de l’Unité de radiologie interventionnelle du CHUV.

Preuve du potentiel de cette nouvelle approche thérapeutique, le brevet déposé par l’entremise du PACTT a déjà fait l'objet d'un contrat de licence avec le groupe britannique BTG. Deux prix (CIRSE «Award of Excellence and Innovation in Interventional Radiology », JVIR « Outstanding Laboratory Investigation for 2014 ») viennent aussi récompenser le travail de l’équipe du Prof. Denys et de son groupe de recherche (Pierre Bize au CHUV et Katrin Fuchs, Olivier Jordan et Prof. Gerrit Borchard à UNIGE).

« Une telle reconnaissance est rare dans la vie d’un chercheur, relève Alban Denys. Entre l’idée et le nouveau médicament il y a des années et des années de recherche. Au milieu, le brevet, ses démarches administratives et les liens vers l’industrie sont un passage obligé mais nécessaire pour que la recherche puisse continuer d’avancer ».



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