Chronique
Texte: Benoît Dubuis
Photo: DR

L’histoire de la Suisse est une histoire d’intégrations réussies.

Il nous faut perpétuer cette tradition.

En savoir plus:

Benoît Dubuis est ingénieur, entrepreneur, président de BioAlps et directeur du site Campus Biotech

Intégration et diffusion de savoir

Au XVIe siècle, de grands chercheurs en médecine, tels que Paracelse, ou Erasme de Rotterdam, viennent à Bâle et y font imprimer leurs thèses ou traités. La ville participe ainsi au courant humaniste de la Renaissance et à ses progrès scientifiques. Plus près de nous, une clé du succès de la Suisse est sa capacité à innover. Pour cela, nos hautes écoles attirent les meilleurs talents, suisses et étrangers dans un environnement globalisé. Cette ouverture est un atout précieux qu’on peut mesurer, entre autres, par son degré de compétitivité internationale dans le domaine du savoir.

Intégration et valorisation de savoir-faire

Notre essor industriel s’est construit autour de générations d’entrepreneurs qui ont franchi nos frontières. Parmi les contributions les plus déterminantes, citons les huguenots qui nous ont apporté la chimie et l’horlogerie. Fuyant leur pays après la révocation de l’Edit de Nantes, des négociants en soie firent de Bâle la capitale du ruban. Le besoin de teintures favorisa l’implantation de l’industrie chimique, qui se diversifia dans la chimie fine puis le domaine pharmaceutique. L’histoire de l’horlogerie suivit un destin parallèle s’appuyant sur d’habiles artisans qui importèrent en Suisse le savoir-faire horloger ainsi que des capitaux nécessaires à son essor.

Intégration d’entrepreneurs et de valeurs

Derrière toute grande innovation, il y a des Hommes. Ici également, les exemples d’intégration sont légion.

Nestlé a été fondée par le pharmacien d’origine allemande Henri Nestlé; Xavier Givaudan est Français; c’est un binational anglais, Charles E.L. Brown, qui fonda aux côtés de Walter Boveri, natif de Bamberg en Allemagne, la société Brown, Boveri & Cie; et plus récemment, de nombreux industriels à l’image des familles Bertarelli et Mauvernay ont rejoint notre pays pour y créer et développer leurs sociétés.

Intégration de connaissances

Diderot, dans sa célèbre encyclopédie, disait: «Il y a deux moyens de cultiver les Sciences: l’un d’augmenter la masse des connaissances par des découvertes…; l’autre de rapprocher les découvertes…» Vérité au XVIIIe siècle, nécessité au XXIe. Peu visible pour le grand public et pourtant véritable moteur du changement, l’approche interdisciplinaire constitue notre meilleur atout.

Intégration des nouvelles trajectoires
de l’innovation

Les processus d’innovation ne sauraient survivre en s’appuyant uniquement sur des ressources internes. Ils doivent répondre au fait que les frontières entre une organisation et son écosystème tendent à se dématérialiser. La tendance est à l’ouverture, une démarche qui consiste à aller chercher en dehors de l’organisation des connaissances et ressources.

En résumé, nous ne saurions survivre sans notre écosystème. Les collaborations, les échanges l’enrichissent à chaque instant. La Suisse l’a compris avant tous en prônant intégration et ouverture. Sachons préserver et développer cet acquis.



Partagez:

 
 
 

En savoir plus

www.bioalps.org

La plateforme des sciences de la vie de Suisse occidentale

A lire

Number One: Tome 3 - Next, Les Clefs du savoir, 2014