Interview
Texte: Julie Zaugg, Melinda Marchese et Benjamin Keller
Photo: www.royal.gov

Florence Nightingale, pionnière du data management

A la fin du XIXe siècle, cette infirmière a profondément marqué l’histoire des soins en analysant des données récoltées auprès de ses patients.

«Les seuls patients anglais qui refusaient du thé souffraient de typhus. Lorsqu’ils avaient de nouveau envie d’un thé, cela signifiait qu’ils commençaient à aller mieux.» C’est à ce genre de petits signes, consignés dans son ouvrage Notes on Nursing, que Florence Nightingale était constamment attentive. Cette infirmière britannique, qui vécut de 1820 à 1910, pratiquait déjà en médecine ce que le XXIe siècle appelle le «data management»: la récolte et l’étude de données de patients dans le but d’améliorer la qualité des soins. Egalement statisticienne, elle met ses compétences au service de l’hôpital militaire de Scutari (aujourd’hui Üsküdar, district d’Istanbul) pendant la guerre de Crimée (1853 à 1856). Face aux conditions d’hygiène déplorables et à des dossiers médicaux défaillants, elle met de l’ordre, réunit des données et les analyse. Ce travail méticuleux permet alors de faire chuter de 42 à 2% le taux de décès dans les hôpitaux impliqués dans cette guerre.

De retour en Angleterre, soutenue par la reine Victoria, elle continue ce travail d’analyse de données au sein de la Commission royale pour la santé de l’armée, qu’elle dirige. Elle en tire d’importantes conclusions, notamment sur les causes de décès des soldats. Pour s’assurer que ces statistiques soient compréhensibles pour les membres du Parlement, et que des mesures soient prises, elle les présente sous forme de graphiques (en photo ci-dessus).

Grâce à son engagement et à son précieux travail sur les données, Florence Nightingale a permis d’importantes réformes. Celle que l’on surnommait «La Dame à la lampe», en référence à ses nombreuses visites nocturnes auprès des patients, une torche à la main, est aujourd’hui largement considérée comme la fondatrice de l’épidémiologie (l’étude des facteurs influant sur la santé et les maladies de populations) et l’instigatrice des soins modernes.



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Face aux conditions d’hygiène déplorables et à des dossiers médicaux défaillants, Florence Nightingale met de l’ordre, réunit des données et les analyse. Ce travail méticuleux permet alors de faire chuter de 42 à 2% le taux de décès dans les hôpitaux impliqués dans cette guerre.