Tandem
Texte: Camille Andres
Photo: Philippe Getaz

Tandem: Julien Favre & Thomas Andriacchi

Julien Favre codirige le Swiss BioMotion Lab. Depuis la Californie, Thomas Andriacchi parraine ce laboratoire à la pointe de la technologie.

Une pièce bardée de caméras, d’électrodes et de capteurs de force. Sur les écrans d ́ordinateurs s’affichent des visualisations en 3D et toute une série de graphiques: à première vue, le Laboratoire de marche de l’hôpital Nestlé ressemble à un lieu de tournage. Sauf qu’ici, ce ne sont pas des acteurs que l’on filme, mais des patients souffrant d’arthrose, afin d’analyser leur façon de marcher. Si le procédé existe ailleurs dans le monde, l’approche développée au CHUV est très innovante.

L’approche vis-à-vis de la maladie articulaire est novatrice: elle considère le genou sain comme un système dont les composantes – à savoir le mouvement, la structure et la biologie – sont en harmonie.

L’arthrose, dans cette perspective, se comprend comme une rupture de cet équilibre. Ce regard global permet de connecter les trois composantes associées à l’arthrose, jusque-là analysées séparément.

Cette approche, Julien Favre l’avait déjà choisie suite à son Doctorat en biomécanique à l’EPFL, axé sur le mouvement du genou après rupture des ligaments croisés. «Tout indiquait qu’analyser le mouvement seul ne permettait pas de comprendre le genou et ses pathologies, il fallait considérer les autres composantes, et si possible ensemble.» Une réflexion qui l’a conduit à rejoindre le BioMotion Lab du Prof. Andriacchi, «un des pères de la biomécanique et un pionnier dans l’analyse multiparamétrique de l’arthrose», à Stanford University (Californie), dans le département d’ingénierie mécanique et de chirurgie orthopédique.

Après plus de cinq années de recherches fructueuses aux Etats-Unis, Julien Favre rejoint le CHUV et participe en 2014 à la création du SBML, petit frère et surtout partenaire du laboratoire américain.

Les recherches du SBML se concentrent également sur le développement de techniques de réalité augmentée. Elles permettent de donner des conseils personnalisés aux patients, afin de modifier leur marche, avec pour objectif de réduire les douleurs et de ralentir l’évolution de la maladie.

De l’autre côté de l’Atlantique, le travail porte principalement sur le suivi de patients arthrosiques afin de mieux comprendre et d’adapter les modifications à des profils types de patients. Les collaborations entre ces deux laboratoires ne se limitent pas au partage de connaissances scientifiques et de techniques d’analyse, mais permettent également des échanges réguliers entre chercheurs suisses et américains.

Le CHUV accueille en ce moment des chercheurs du Stanford BioMotion Lab et inversement.

L’enjeu est important quand on sait que l’arthrose, maladie articulaire très douloureuse et handicapante, touche près d’un tiers des plus de 65 ans, et que les options thérapeutiques sont encore limitées.

Présentation du laboratoire



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