Portrait
Texte: Bertrand Tappy
Photo: DR

Migration: Clara Podmore

Après avoir achevé ses études de médecine à 21 ans, Clara Podmore est partie à Cambridge pour réaliser son PhD en épidémiologie.

Expliquez-nous vos recherches en quelques mots...

Le but de mon PhD est de déterminer s’il y a une association causale entre la surcharge en fer et le diabète de type 2. Nous savons qu’une grande proportion des patients atteints d’hémochromatose – une maladie génétique caractérisée par une surcharge en fer – ont aussi un diabète de type 2. L’intérêt est de pouvoir identifier de nouveaux facteurs de risques modifiables pour le diabète de type 2, en plus des facteurs non modifiables que nous connaissons actuellement (âge, sexe, patrimoine génétique, etc.) et donc d’améliorer la prévention et le traitement de cette maladie. Pour y arriver, il faut analyser les données génétiques de dizaines de milliers de personnes, et identifier les gènes qui sont responsables du métabolisme du fer. Ensuite, il faudra voir s’ils ont un effet sur le développement du diabète pour confirmer notre hypothèse.

Faire des études à Cambridge dans un laboratoire d’envergure internationale, c’est un rêve qui se concrétise?

Je dirais plutôt un projet qui est né au fil de ma carrière. Heureusement, tous les meilleurs groupes de recherche ne se situent pas aux Etats-Unis, et je dois avouer que j’ai un certain penchant pour la culture et le style de vie anglais qui privilégient l’équilibre entre le travail et la vie privée. Ce n’est pas toujours facile de rester motivé en faisant de la recherche, alors c’est important d’avoir un environnement dans lequel on se sent heureux pour garder l’élan et l’envie!

Votre travail exige de nombreuses heures devant un ordinateur pour l’analyse de données (ce que l’on appelle le «dry lab»). Comment gérez-vous ces périodes fastidieuses loin de la clinique?

C’est vrai que mon occupation principale est très différente du quotidien de la clinique. Par contre, je me suis assurée de ne pas perdre la main totalement en voyant des patients, en allant a des colloques et surtout en discutant de cas que voient mes collègues qui font surtout de la clinique. Sans compter que cela m’a permis de vivre un autre système de santé, avec ses points forts et ses faiblesses. Et d’apprécier encore plus le système de santé suisse, qui est globalement excellent. ⁄



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