Décryptage
Texte: Julien Calligaro
Photo: Gilles Weber

Le flacon importe

PHARMACIE L’emballage d’un médicament est soigneusement défini en fonction du contenu: 
il doit le protéger, tout en garantissant un accès sûr et aisé aux consommateurs. Sélection.

En plastique, en verre, sous forme d’ampoule ou de plaquettes en aluminium, le choix du matériau et du format de l’emballage d’un médicament est intimement lié à son contenu. «Le contenant en contact immédiat avec le produit, appelé aussi conditionnement primaire, vise principalement à protéger le médicament des chocs, de la lumière ou encore de l’oxydation provoquée par l’air», explique Bertrand Hirschi, pharmacien chef adjoint au CHUV. Le conditionnement d’un médicament englobe aussi la boîte en carton (conditionnement secondaire). «Un médicament distribué à l’hôpital doit répondre à un certain nombre de critères, tels que la lisibilité des indications, la traçabilité, ou encore la présence du dosage. Ces informations facilitent la reconnaissance du médicament et contribuent à son bon usage.» La pharmacie du CHUV possède trois robots «Robin» (à gauche) pour stocker les boîtes d’un poids maximal de 800 grammes. Chaque appareil en contient près de 16’000 et 940 produits différents y sont entreposés.

1/ L’incontournable plastique

Une ampoule de solution saline pour la fluidification du mucus nasal en plastique. Le produit peut être administré directement après avoir détaché manuellement le capuchon. De nombreux contenants pour médicaments sont fabriqués dans ce matériau, apprécié pour ses multiples avantages: il est léger, imperméable aux gaz et aux odeurs, transparent et permet de créer des formes diverses.

2/ Un triple conditionnement

L’analyse de liquide céphalo-rachidien, qui coule autour de la moelle épinière, permet de détecter l’éventuelle présence de bactéries, virus ou autres substances anormales. Le prélèvement peut provoquer des vertiges et des nausées, d’où la nécessité d’injecter un analgésique avant une telle intervention. Le moyen le plus sûr de le faire est d’utiliser une ampoule stérile en plastique, elle-même emballée dans du plastique afin d’en garantir la stérilité. «L’utilisation du verre est exclue pour cette opération, explique Jean-Christophe Devaud, pharmacien responsable de la logistique au CHUV. Si des débris atteignaient la colonne vertébrale, cela pourrait causer des troubles irréversibles chez le patient.»

3/ Du verre pour les liquides

«Le verre est le contenant idéal pour un liquide, note Bertrand Hirschi. Il est durable, inerte, propre et transparent.» A l’image de cette solution contenant du calcium (à droite), nombreux sont les médicaments enfermés dans ce matériau. Pour accéder au liquide, il suffit de casser la partie supérieure du contenant au niveau du rétrécissement qui se trouve au-dessous du point bleu. Les ampoules buvables de magnésium (ci-dessus) sont aussi en verre. Leur format permet la consommation rapide de la dose exacte.

4/ Protections particulières

Certains médicaments nécessitent plus de précautions. Ce flacon, renfermant une solution pour perfusion utilisée lors de chimio­thérapies, est recouvert d’un film plastique transparent. «Des résidus de poudre toxique ont été retrouvés sur certains contenants, indique Jean-Christophe Devaud. Depuis plus de dix ans, les fabricants rajoutent des films protecteurs pour isoler ces résidus et ainsi protéger les professionnels qui les manipulent.» Le verre du flacon est également fumé. Cela permet de protéger le médicament de la lumière afin de ne pas le dégrader et accélérer son vieillissement.



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